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L'influence de la drogue dans les milieux artistiques et littéraires
L'influence de la drogue dans les milieux artistiques et littéraires
  • Ce blog a été créé dans le cadre de nos travaux personnels encadrés, sur le sujet de l’influence de la drogue dans les milieux artistiques et littéraires. Vous y retrouverez l’ensemble de nos travaux, nos sondages, nos expériences et nos recherches.
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14 novembre 2014

XIXème siècle

 

Le XIXème siècle

 

« Ce seigneur visible de la nature visible (je parle de l'homme) a donc voulu créer le paradis par la pharmacie, par les boissons fermentées, semblable à un maniaque qui remplacerait des meubles solides et des jardins véritables par des décors peints sur toile et montés sur châssis. »

_Charles Baudelaire, Le poème du Haschisch, extrait des Paradis artificiels

 

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1) La drogue dans la société

 A partir du 19ème siècle, la drogue s’étend considérablement grâce aux progrès de la chimie, des échanges commerciaux et des modifications des structures sociales. Elle devient une marchandise dont la consommation progresse et se banalise. Dans certains salons (lieux d’échange culturel et politique entre les membres de la haute société), fumer le haschisch est même une façon de s’apparenter à de célèbres écrivains et philosophes.

 Mais tandis que les plus aisés voient la drogue comme un effet de mode et une preuve de culture et de distinction, l’alcoolisme se répand dans les classes sociales défavorisées. En effet, plusieurs auteurs dénoncent ce vice de la société, comme Emile Zola dans L’Assommoir, ou l’un des personnages principaux, Coupeau, sombre dans l’ivrognerie.

 Les capitales européennes sont loin d’être ce qu’elles sont aujourd’hui. En effet, les gens vivent dans un terrible manque d’hygiène et dans de vastes inégalités sociales. La ville de Paris n’était pas la glorieuse ville que l’on connaît à présent, bien au contraire : les écrivains comme Maupassant la décrivent comme une ville sale et encombrée.

 « C’était une de ces soirées ou l’air manque dans Paris. La ville, chaude comme une étuve, paraissait suer dans la nuit étouffante. Les égouts soufflaient par leurs bouches de granit leurs haleines empestées, et les cuisines souterraines jetaient à la rue, par leurs fenêtres basses, les miasmes infâmes des eaux de vaisselle et des vieilles sauces. »  Bel-Ami, Guy de Maupassant, 1885

 

paris, ville sale

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2) Le club des haschischins

L’histoire littéraire des stupéfiants commence en 1821 avec la publication des Confessions d’un mangeur d’opium anglais, de Thomas de Quincey, qui décrit son parcours et sa plongée progressive dans la dépendance. La drogue apparaît progressivement, aux yeux des artistes et des poètes, comme un véritable instrument d’exploration mentale. La création du « club des haschischins », (un groupe voué particulièrement à l’étude et à l’expérience de drogues (principalement le haschich) fondé par le docteur Jacques Joseph Moreau en 1844 et actif jusqu’en 1949) fortement influencée par la publication de l’œuvre de Thomas de Quincey, connaît un franc succès auprès de nombreux artistes. Les séances mensuelles ont lieu chez le peintre Fernand Boissard à l’Hôtel de Lauzun sur l’île Saint Louis, à Paris. De nombreux scientifiques, hommes de lettres et artistes français, dont le peintre Delacroix, le poète Charles Baudelaire et l’auteur des Trois Mousquetaires, Alexandre Dumas, ont fait des passages dans le Club des haschischins lors de ses séances.

 

confessions d'un mangeur d'opium

 

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3) Charles Baudelaire

Baudelaire découvre l’Opium, lui étant prescrit sous la forme du Laudanum pour apaiser ses douleurs d’estomac; et le haschich lors des réunions du club. Suite a ces découvertes et a l’influence de l’œuvre de Thomas de Quincey, il écrit Les Paradis artificiels, qu’il publie en 1860, essai dans lequel il aborde la relation entre la création poétique et les drogues, tout en soulevant la question du lien qui existerait entre les deux.

club des hashischins

 

 Le livre est en deux parties :  la première s’intitule «L’idéal artificiel, le haschich ».  Il y témoigne de sa propre expérience en tant que consommateur. La seconde partie est une adaptation des Confessions d’un mangeur d’opium anglais sous forme de commentaires littéraires.

Il décrit avec précision l’action physique et psychique du produit consommé. Il insiste sur le fait que le haschich ne créé en rien des effets miraculeux, il ne fait qu’intensifier la perception de son propre entourage.

 

 

« Ce seigneur visible de la nature visible (je parle de l'homme) a donc voulu créer le paradis par la pharmacie, par les boissons fermentées, semblable à un maniaque qui remplacerait des meubles solides et des jardins véritables par des décors peints sur toile et montés sur châssis. »

« Que les gens du monde et les ignorants, curieux de connaître les jouissances exceptionnelles, sachent donc bien qu'ils ne trouveront dans le haschisch rien de miraculeux, absolument rien que le naturel excessif. »

Le Poeme du Haschisch, Charles Baudelaire, Les Paradis Artificiels, 1860

 

les paradis artificiels, baudelaire

                                                                                                       

 

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