Le XXème siècle en musique

Le XXème siècle en musique

“Picture yourself in a boat on a river 

With tangerine trees and marmalade skies 

Somebody calls you, you answer quite slowly 

A girl with kaleidoscope eyes”

_The Beatles, Lucy in the Sky with Diamonds

_______________________________________________________________________________________

 Au cours du XXème siècle naissent de nouveaux types de musique, de nouvelles formes d’art, qui occupent une place nouvelle parmi une société bouleversée, retracée par les conflits internationaux, ou les jeunes tentent d’échapper a l’ardeur du monde qui les entoure. C’est un siècle marqué par l’apparition de toutes sortes de mouvements : la naissance du rock, de la beat génération, de la musique électronique…

___________________________________________________________________________________________________

1)  La naissance du Rock ‘n’ Roll

Jusqu’aux années 60 la toxicomanie n’était pas un sujet qui préoccupait la société, en effet, fumer ou boire n’était qu’un phénomène de mode, tandis que les drogues étaient peu consommées. Depuis le Baby-Boom de «l’après-guerre» (1942-1975), la jeunesse devient peu à peu une classe sociale fondée sur des valeurs culturelles communes. Ils entrent peu à peu dans le phénomène de la «contre-culture» et cherchent à combattre les idées toutes faites des adultes qu’ils croient restreindre leurs aspirations.

C’est à cette époque que nait un nouveau genre musical : le rock‘n’roll, qui a pour parrains des artistes comme Elvis Presley « The King of Rock ‘n’ Roll » et, plus tard, les Beatles.         

En dix ans d'existence et seulement huit ans de carrière discographique (de 1962 à 1970), les Beatles ont enregistré douze albums originaux et ont composé plus de 200 chansons. Une productivité particulièrement remarquable dans la période 1963-1966, où, entre les tournées incessantes et la participation à deux longs métrages, ils ont publié sept albums, treize singles et douze EPs, par ailleurs emportés dans un phénomène d'ampleur dénommé Beatlemania.

Ils sont aujourd’hui considérés comme les pionniers du rock et la voix de toute une génération, en ce qu’ils ont suivi la même évolution : au départ connus pour leur image de jeunes souriants et polis à l’humour très britannique, leur rencontre avec Bob Dylan en 1964 change définitivement leur image. La légende veut que Dylan ait pris le « I can't hide » (« je ne peux le cacher ») de  I Want to Hold Your Hand  pour « I get high » (« je plane ») et qu'il ait ainsi fait essayer la marijuana aux Beatles pour la première fois. Ceux-ci se sont ensuite progressivement lances dans une consommation effrénée de stupéfiants, notamment le LSD. C’est cette consommation qui inspire un grand nombre de leurs chansons, notamment sur l’album Sgt Pepper, en particulier dans le titre Lucy in the Sky with Diamonds (nom de code pour l’LSD).  Celui-ci décrit un « trip », c’est-à-dire les hallucinations perçues et les émotions ressenties pendant la prise de LSD. Sur l'album Magical Mystery Tour, cette influence est aussi présente avec I Am the Walrus et Blue Jay Way.

___________________________________________________________________________

2) Le Psychédélisme

C’est à cette époque, vers le milieu des années 60, qu’apparait le psychédélisme, en parallèle du mouvement hippie. Il s’agit d’un mouvement de contre-culture valorisant les perceptions sensorielles des « drogues psychédéliques », c’est-à-dire des psychotropes hallucinogènes, comme le LSD ou les champignons hallucinogènes, la mescaline, la MDMA ou encore le cannabis.

De nombreux artistes américains s’inscrivent dans ce mouvement, des rockeurs psychédéliques comme Jimi Hendrix, Janis Joplin, The Doors ou encore Jefferson Airplane.  Leur musique se caractérise par une construction rythmique peu complexe et hypnotique, des mélodies répétitives et pénétrantes et des solos instrumentaux longs et tortueux. Jimi Hendrix, légendaire guitariste, est auteur de la chanson Purple Haze, qui décrit les effets de la drogue du même nom. Hendrix incluait sa consommation dans ses performances sur scène : il mettait parfois de l’acide dans ses bandeaux et se faisaient une plaie sur le front pour le laisser pénétrer pendant les concerts. Les Doors, malgré une existence assez brève (1965-1973), subissent également l'influence du mouvement et ont contribué à son succès aux Etats-Unis. Le chanteur, Jim Morrison, qui se dit « poète américain », reste connu comme l’un des plus grands porte-parole et poètes de son temps et propageur du « flower power ».

En Grande-Bretagne, la « révolution » psychédélique s'est produite plus tard, mais son impact n'en a pas été moins significatif sur la scène rock. En effet, à part les Beatles, on retrouve également le groupe Pink Floyd, avec leur premier album The Piper at the Gates of Dawn, presque entièrement composé par Syd Barrett, l'un des précurseurs de la musique psychédélique. Le groupe devient par la suite l’un des plus marquants dans l’histoire du rock.

__________________________________________________________________________

3)  La musique électronique et les « rave »

La fin des années 1980 voit le retour du mouvement contre-culturel, avec ses drogues hallucinogènes, sa musique planante et sa promotion de l'amour libre. C’est a cette époque que nait la musique électronique, qui amené un nouveau genre de festivité : la « rave party ». Une rave, ou rave party, est un rassemblement autour de la musique électronique underground. Les bases idéologiques de ces rassemblements sont un refus des valeurs du système et la recherche de la transcendance à travers la musique. Elles ont souvent lieu en plein air, dans la nature, dans des parcs d’attraction, ou encore dans des garages et toutes sortes de lieux non-prévus à cet effet.

Ces fêtes pouvant durer plusieurs jours d’affilée, beaucoup de participants consomment des « party drugs », c’est-à-dire toute sorte de stupéfiants, dont des substances hallucinogènes, leur permettant de tenir pendant toute la fête. Une substance en particulier circule dans les soirées : l’ecstasy. Les utilisateurs d'ecstasy mettent en avant les qualités de cette drogue, qui permet de « se lâcher, d'abolir les barrières et d'atteindre une sensation de collectivité du bien-être ».